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Nice, 2025. Deux siècles que des points en relief bouleversent des vies. Deux siècles que Louis Braille a donné aux aveugles le droit de lire, d’écrire, de rêver — sans dépendre des autres.
À Nice, ce 13 mai 2025, on ne commémorait pas une relique. On célébrait une révolution silencieuse. Celle de l’autonomie, de l’accès au savoir, à l’art, au sport.
Lire pour exister
Pourquoi faut-il savoir lire quand on est aveugle ?
Parce que sans lecture, on ne choisit rien. Ni ses études, ni ses pensées, ni ses mots. Parce que lire, même du bout des doigts, c’est dire non à l’effacement.
L’association Valentin Haüy, en lien avec l’IES Clément Ader (PEP06), est venue le rappeler avec clarté lors d’une intervention à 14h00 menée par MM. Farfallini et Rizzo : le braille, ce n’est pas du folklore. C’est un droit.
Un livre comme drapeau
À 14h20, place au souffle poétique et universel. Le Vénérable Mélèze, livre de Gilles Mottet, présenté par Michèle Ramin, a été cité par l’UNESCO comme “symbole universel, humaniste, inclusif et porteur d’art”. Rien de moins.
Puis à 14h45, les mots prennent vie, lus à haute voix et du bout des doigts. Asowala, Chiara, Rita, Sarah et Sienna, élèves voyantes et non-voyantes du collège Port Lympia, ont partagé leur lecture dans une classe vraiment inclusive, accompagnées de leur professeur M. Pascal Chaumard et d’un AESH.
En fond sonore, une composition musicale de l’auteur. L’émotion est palpable, le message limpide : le braille unit, le braille raconte.
Sport, signes et cinéma
À 16h, changement de scène, mais pas de message : l’expression passe par d’autres codes. Les courts métrages d’Olivier Marchal (“Au-delà des Mots, Sur tes lèvres, Face cachée, Bref”) posent la langue des signes comme une poésie du corps, une autre grammaire du lien. Le tout soutenu par Osons la Différence.
Puis le handisport entre en scène avec ANICES. Si le président n’a pas pu être présent, des adhérents de l’association étaient là pour représenter ses valeurs et rappeler que la non-voyance n’empêche ni le jeu, ni la performance, ni l’élan collectif.
Enfin, le court-métrage Henri Soleil de Valérie Piola Caselli, psychologue et réalisatrice, interroge avec finesse la gestion des émotions et la confiance en soi.
Une journée nécessaire
Soutenue par la Ville de Nice, cette journée fut dense, riche, essentielle.
Grâce aux associations Valentin Haüy, Anices, Mozarth, et à tous les participants, la lecture s’est montrée pour ce qu’elle est : un outil de liberté, d’accès, de création.
À 200 ans, le braille ne vieillit pas. Il s’étend.
Cette association a pour but de redonner aux personnes handicapées, une parole volée trop souvent relatée avec un regard validiste. Promouvoir la place des personnes en situation de handicap sans discrimination.
