Quand l’État préfère la mort à la solidarité
Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu relance le dossier de la fin de vie, la France traverse une crise profonde de ses services publics : hôpitaux saturés, aides à domicile épuisées, accompagnement du handicap sinistré. Dans ce contexte, parler d’“aide à mourir” ressemble à une fuite morale.
Le danger n’est pas seulement éthique, il est historique. L’extrême droite, aujourd’hui aux portes du pouvoir, s’inscrit dans une histoire européenne où, dès 1938, on a expérimenté la stérilisation et la mise à mort des personnes handicapées (programme Aktion T4), justifiées au nom du coût et d’un prétendu soulagement.
Comment ne pas s’inquiéter quand revient, sous d’autres habits, l’idée que certaines vies “pèsent” trop ? Pendant que l’État social s’effrite, des personnes handicapées ou malades renoncent, non par refus de vivre, mais parce que l’administration, la précarité et l’abandon les y poussent. Le scandale n’est pas qu’elles pensent à mourir : c’est qu’on ne leur donne pas les moyens de vivre.
Derrière la loi sur la fin de vie, c’est un choix de société qui se dessine : la résignation. Laisser pourrir les institutions du soin et de la solidarité, c’est déjà accepter que les plus faibles disparaissent.
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