Les malades chroniques dans le viseur
Bayrou et le gouvernement envisagent d’augmenter la franchise médicale, ces montants qu’on ne vous rembourse pas quand vous achetez des médicaments ou recevez certains soins. Cette fois, la mesure vise les bénéficiaires de l’ALD, c’est-à-dire ceux qui sont déjà reconnus comme atteints d’une pathologie grave ou chronique : sclérose en plaques, cancer, diabète, insuffisance cardiaque, etc. Ces personnes, souvent fragiles, précaires, en arrêt maladie ou en invalidité, se voient déjà confrontées à :
- des dépenses constantes de santé (kiné, traitements, transport)
- des revenus fortement diminués
- des restes à charge qui explosent quand le 100% théorique devient un 60% réel.
Et maintenant, on leur dit :
“Vous paierez encore plus.”
Une seule cible : les plus malades, les plus précaires
La franchise : le piège bureaucratique
La franchise médicale, instaurée en 2008, avait déjà fait débat. Mais son élargissement ici frôle l’indécence. Car elle repose sur une logique insidieuse :
plus tu es malade, plus tu consultes, plus tu paies. Un vrai impôt sur la maladie.
Une punition pour celles et ceux qui n’ont déjà pas choisi leur sort. Et derrière la technicité des annonces, le ciblage est limpide : ce ne sont pas les actionnaires du CAC 40 qu’on ponctionne ici. Ce sont les précaires sous morphine.
Handicaps invisibles, injustices très visibles
Les personnes handicapées, souvent bénéficiaires d’une ALD, sont directement visées. Déjà exclues de nombreuses aides faute de "bonne case”, elles devront maintenant choisir entre un repas et un traitement.
Parce que la France des franchises, c’est aussi celle qui vous dit :
"On ne peut pas tout payer, même pas la dignité.”
En résumé :
- Mesure prévue : augmentation des franchises médicales pour les personnes en ALD.• Personnes concernées : les plus malades, les plus précaires, souvent en situation de
handicap.
- Effets attendus :
baisse de l’accès aux soins, précarisation accrue, rupture de traitement.
- Message politique : les malades coûtent trop cher, faisons-les payer.
Parce que la maladie n’est pas un choix. Parce que la punir est une honte.
Disons-le clairement : cette réforme, si elle passe, sera un pas de plus vers une société où seuls les bien-portants ont droit à la citoyenneté pleine et entière.