La mort, le dernier vol de liberté de l’état pour les handicapés

Pierre Guennaz

”Je m’appelle Alphonse et cela fait 20 ans qu’une maladie dégénérative me dévore de l’intérieur.  Ce matin, une nouvelle contrainte : je ne peux plus respirer convenablement. 

C’est la phase finale de la maladie, je le savais, mais je suis surpris , cela arrive si tôt. C’est toujours trop tôt, mais j’angoisse. J’ai peur, non pas de la mort, mais de la souffrance infligée par une administration cruelle.”


L’euthanasie est illégale en France. Le Code pénal français interdit à quiconque de donner la mort délibérément à autrui, même à sa demande. Cependant, la loi Leonetti-Claeys de 2016 a permis la mise en place d’une sédation profonde et continue jusqu’au décès pour les patients atteints de maladies graves et incurables.


Il y a des débats réguliers en France sur la question de l’euthanasie et du droit de mourir dans la dignité. La dernière session de la Convention Citoyenne sur la fin de vie s’est prononcée, le 2 avril 2023, en faveur d’une ouverture conditionnée de l’aide à mourir mais aucune loi. 

Certains groupes, tels que l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), militent pour la légalisation de l’euthanasie, tandis que d’autres s’y opposent fortement, soulignant les préoccupations éthiques et médicales associées à cette pratique. La législation française n’autorise pas l’euthanasie.


Indépendamment des considérations politiques ou idéologiques, les patients connaissant les rouages de l’hôpital savent qu’ils sont souvent confrontés à des traitements lourd avec pour conséquences une perte totale de leur autonomie.


La diminution chaque année du budget de l’hôpital et du personnel à des conséquences graves sur le système de santé, ainsi que sur la qualité des soins fournis aux patients. Une personne dépendante n’aura pas les services approprié. Ça se traduira par le faite de ne pas avoir de toilettes, ni de pouvoir voir la lumière du jour. Une aide soignante sera seul pour s’occuper en moyenne de 30 chambres avec deux personnes dedans.


"Je discute ce matin avec Isabelle, une infirmière libérale qui a longtemps travaillé à l’hôpital. Elle m’a expliqué que, malheureusement, l’emploi du temps est si chargé qu’il n’y a souvent pas le temps de discuter avec les patients ou de prendre soin d’eux correctement. Avec 60 patients alités à s’occuper, la priorité est de faire le travail le plus rapidement possible, ce qui peut signifier oublier les douches et se contenter d’une toilette au lit avec des couches."


De plus, en raison des salaires bas et du stress, le personnel qualifié peut être difficile à retenir. Dans ces conditions, les personnes qui gardent un peu de lucidité dans ces lieux devenus comme des mouroirs peuvent souffrir seules face à elles-mêmes.


Le manque de moyens financiers et humains dans le système de santé, associé à la complexité des procédures administratives,  prive les patients de leur autonomie et les fait souffrir en silence. Il est temps de repenser notre approche de la fin de vie et de garantir à tous les patients, la dignité et les soins de qualité qu’ils méritent.

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