AESH : une rentrée 2023 face aux adversités persistantes

Pierre GUENNAZ

Un an après, le gouvernement d’Elisabeth Borne annonce plusieurs nouvelles mesures pour les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) à la rentrée 2023, comprenant l’addition de 4 000 postes équivalents temps plein, une augmentation de l’indice de rémunération, la création d’une indemnité de fonctions, et la possibilité d’obtenir un contrat à durée indéterminée (CDI) après 3 ans d’expérience en contrat à durée déterminée (CDD).


Cependant, ces mesures sont critiquées par les syndicats, en particulier la FSU, qui estime qu’elles ne suffisent pas à améliorer significativement la précarité des AESH. Une nouvelle journée de mobilisation est envisagée pour obtenir de meilleures avancées.

Malgré une récente augmentation de salaire de 10%, les accompagnants des élèves en situation de handicap demeurent confrontés à des problèmes persistants, notamment des salaires toujours en-deçà du seuil de pauvreté avec une moyenne, et seulement 2% ayant des contrats à durée indéterminée. 


Les AESH, en grande majorité des femmes, demandent une meilleure considération pour leur rôle essentiel dans l’éducation des élèves en situation de handicap, ainsi que des formations appropriées pour répondre aux besoins complexes des enfants.


Cette précarité professionnelle a un impact sur les enfants eux-mêmes, et une action plus décisive est nécessaire pour résoudre ces problèmes et améliorer les conditions de travail et l’accompagnement des élèves en situation de handicap.


Pour le côté pile, voici le portrait d'un Accompagnant d'Elèves en Situation de Handicap, ses missions, l'intérêt de ce métier pour les enfants en situation de handicap et leur professeur qui leur trouvent bien plus qu'une aide  (à retrouver également sur le lien du Ministère de l'Education Nationale)

Pour le coté face, la situation et réaction actuelle des AESH sur les problèmes de rémunération, de formation, et de leur statut ; les AESH manifestent en juin 2023, à St Denis (Réunion) pour dénoncer leur situation.


Le parcours pour obtenir une aide adéquate peut être long et épuisant. Souvent, la route peut vous mener jusqu’au tribunal, car les décisions de la MDPH ne sont pas toujours en votre faveur. Il arrive fréquemment que le nombre d’heures d’accompagnement proposé ne soit pas suffisant pour répondre aux besoins réels, voire pire, que votre demande soit entièrement rejetée.


On pourrait se demander si le gouvernement a pour objectif de décourager les demandes d’aide. Les délais de traitement sont souvent longs, repoussant ainsi toute solution.

Cette stratégie peut sembler basée sur une logique déconcertante : attendre que les bénéficiaires de l’aide grandissent ou, dans le pire des cas, ne soient plus en vie, pour éviter d’avoir à fournir des ressources à long terme.


Ce jeu complexe et frustrant soulève des questions essentielles sur l’accès à l’éducation pour les personnes en situation de handicap. 

Les obstacles administratifs et financiers ne devraient pas priver ces personnes de leurs droits à une éducation équitable. 


La situation appelle à une réflexion plus profonde sur la manière dont la société et les institutions traitent les besoins des handicapées.


À l’aube de cette rentrée, la persévérance sera de nouveau essentielle face aux défis persistants, alors que le déficit de ressources et l’approche spécifique de l’éducation en France continueront de susciter des crises regrettables.

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