Représentation de l’handicap dans les films - FREAKS

Roven KRITCHMAR

L’handicap est une réalité qui nous concerne tous, que l’on soit ou non atteint d’une quelconque infirmité. Et bien sûr, le cinéma a bien souvent traiter cette problématique parfois de manière mélodramatique comme Stéphanie (Marion Cotillard) dans "De Rouille et d’Os" de Jacques Audiard ou sur un ton plus comique avec "Intouchable" l’un des exemples les plus notable sorti ces dernières années. Mais il ne s’agit pas ici de dire si je préfère tel film à un autre, et de vous proposer une analyse détaillée. Je veux simplement expliquer pourquoi les films que j’ai choisi, sont selon moi pertinents.

 

Tous à leur niveau, parle de l’handicap avec humanité et un certain optimisme. L’intérêt n’est pas non plus d’évoquer de grands classiques tels que "Rain Man" sur lequel nombre d’articles sont déjà parus, je ne pourrais rien ajouter à ce qui a déjà été dit précédemment et d’une bien jolie manière.

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Ma liste n’est qu’un maigre échantillon de ce qu’on peut trouver au ciné et ne signifie nullement que ce sont mes préférés, encore une fois ce n’est pas un top, c’est une simple chronique qui vous donnera j’espère envie de découvrir ces œuvres à l’occasion.  

 

J’ai volontairement opté pour des films relativement éloignés dans le temps afin d’élargir au maximum le panel et ne pas me restreindre à une décennie particulière. J’ai aussi essayé d’expliquer le plus simplement possible quels outils de mise en scène les cinéastes ont employés pour introduire le sujet qui nous intéresse ici, mais qui n’est pas forcément au cœur des trois longs-métrages que je prends en exemple.


FREAKS (1932) Dir. Todd Browning

L’un des premiers films à s’intéresser vraiment à la notion de “différence” et qui fera date dans le cinéma est Freaks de Todd Browning. Soit les mésaventrues d’une troupe de cirque composés entre autres d’un couple de liliputiens, d’un homme tronc, d’une femme à barbe ou encore d’une personne atteint de microcéphalie (une malformation congénitale rare caractérisée par une croissance anormalement faible du crâne et du cerveau). Tous sont filmés tels qu’ils sont vraiment, ni maquillage, ni prothèse. D’authentiques saltimbanques habitués à s’exposer tels des bêtes de foires pour gagner leur vie. Un geste fort qui va choquer les mentalités de l’époque et contribuer à faire de Freaks le classique qu’il est aujourd’hui.

 

Baignant dans un noir et blanc délavés, on nous invite à découvrir les capacités spécifiques de chaques freaks, leur tour fetiches et leur rôle dans le cirque. Le long-métrage débute par un carton annonçant le titre qui est ensuite déchiré par un Monsieur Loyal énergique. Les barrières de la fiction s’effondrent. Freaks devient métatextuel. (La métatextualité appelle l’attention du lecteur sur le fonctionnement de l’artifice de la fiction, sa création, sa réception et sa participation aux systèmes de signification de la culture). En bon tribun, le narrateur met en garde sur ce que le public va découvrir. Léger traveling latéral qui accompagne les spectateurs jusqu’à un trou où quelqu’un de l’assistance hurle d’effroi sans que l’on comprenne pourquoi. Le Narrateur résume succinctement les enjeux de son récit : une femme autrefois sublime dont le sort peu enviable serait lié à une histoire d’amour tragique. Fondu enchainés sur la jeune femme en question, trapezistes et dont la beauté semble être une source de conflit entre deux liluputiens.  

 

Freaks est davantage une série de scénettes reliée par un fil rouge (Triangle tragic/romantique) qu’un film parfaitement linéaire. Ce n’est qu’à la toute fin avec ce twist que je ne révélerais pas ici, que Todd Browning dévoile ses intentions véritables. Il ne cherche pas à s’adonner au voyeurisme à l’instar de ces aristocrates qu’il renvoie à leur propre médiocrité. Freaks dépasse largement le cadre du show filmé, du message ambigu et hypocrite sur l’acceptation de la différence alors qu’on traite les membres du cirques tels des animaux. Si vous voulez voir un film qui n’a rien perdu de sa verve et qui était en avance sur son temps, ne ratez pas Freaks.

«Freaks» a marqué l’histoire du cinéma en montrant avec audace et authenticité la vie de personnes différentes travaillant dans un cirque. Le film a choqué les mentalités de son époque et continue d’être un classique de nos jours, rappelant l’importance de l’acceptation de la différence.

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